Une blessure au dos l’empêchant de travailler, il s’installe avec une guitare et une carte de son pour valider son aptitude à composer en solo. Au sein d’un groupe, Raphaël était souvent confronté à la nécessité du consensus. Galvanisé par l’idée d’avoir le plein contrôle sur son projet, il est happé par le désir de liberté qui lui permet de mettre les bouchées triples et quadruples s’il le veut. 

En solo, son EP Wou sous le nom Kapsalona, parait sans faire de vagues en 2016. Le projet shoegaze en anglais retire l’aspect « anxiété » lié à la musique, car, tout seul, c’est la première fois qu’il n’a pas « peur que ça chie ». Trois ans de tournée avec Heat génèrent une passion impossible à étouffer. Composer une chanson, prendre le temps de la conduire à son plein potentiel, puis la livrer sur scène… C’est avec cette mentalité perfectionniste que Lucill écrit éventuellement sa première chanson en français. 

Le premier EP de Lucill, co-réalisé avec Emmanuel Ethier, paraît en 2018 et génère un buzz suffisant pour lui donner la piqûre de la chanson en français. Les simples La chute et Fougue du soir (en duo avec Thierry Larose) sortent l’année suivante avant que Bunny, son premier album, reçoivent beaucoup d’éloges, mais ne connaissent pas la tournée, étant donné sa sortie en septembre 2020, au cœur de la pandémie de COVID-19. C’est néanmoins à ce moment que Raphaël développe une complicité marquée avec l’ancien batteur de Malajube Francis Mineau, qui développe son projet avec lui depuis. 

En février 2022, alors que les possibilités finissent par s’allumer comme des lumières au bout du tunnel, son deuxième album Snake eyes voit le jour puis les concerts s’enchaînent, notamment dans les festivals où l’énergie de la foule ne fait que reconduire l’idée principale du projet: tout donner. Les Francos de Montréal et le FME en Abitibi lui montrent un public convaincu qui lui permet de resserrer son lien avec ses propres chansons. 

Après la parution du single Seul au monde, en février 2023, il revient quelques mois plus tard avec Si j’étais toi, un duo et une collaboration artistique avec Thaïs. Lucill fait paraître en octobre de la même année, sa version personnelle de la chanson Presque d’Alain Souchon, une réécriture sensible des arrangements de la pièce du musicien franco-suisse.

Son troisième album Sans adresse retour est tapissé d’indie, de pop et de rock qui se défragmente en touches folk. De sa voix posée, il présente des pièces sans détour qui dépeignent une réalité non polie, le tout sur trame inclusive.